2022-23

Les vastes zones artisanales font désormais partie intégrante des paysages périurbains. Ces territoires qu’on habite pas, qu’on aperçoit en bord de route ou depuis la zone commerciale voisine, qu’on traverse parfois – presque toujours en voiture – m’ont toujours semblé banals, familiers et pourtant indéchiffrables. Les parcelles, les parkings sont clos. On y croise peu de gens. Les dimensions des bâtiments, le réseau de routes, ronds-points, impasses rendent l’espace difficile à appréhender. Une enseigne nous donne parfois un indice sur l’activité de telle ou telle entreprise…
Ici, c’est le monde du travail, on n’y vient pas pour flâner.

Mais que deviennent ces bâtiments pendant leurs périodes de “non-usage”, la nuit ou le dimanche ? Quels discours peuvent-ils offrir quand ils sont dépeuplés et privés de leur fonction économique (production, stockage, commercialisation) ? Quel sens donner à ces endroits austères, et a priori muets ?